Comprendre le trouble du spectre autistique
Le trouble du spectre autistique (TSA) est une appellation qui désigne l’autisme comme défini dans la cinquième édition du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5).
Le TSA est un trouble de développement neurologique affectant le développement du cerveau dès la naissance, explique Rainaldo Fourn, psychologue spécialisé dans la prise en charge des TSA. Ce trouble influe sur la communication, l’interaction sociale, les comportements et les centres d’intérêt de l’individu concerné.
Même si la cause précise du TSA demeure incertaine, on sait que plusieurs centaines de gènes peuvent être des facteurs de risque de développer le trouble. Ces gènes, en combinaison avec d’autres éléments environnementaux peu connus, peuvent conduire à l’apparition du TSA.
Les symptômes du TSA peuvent varier grandement d’une personne à l’autre, d’où l’utilisation du terme « spectre ». Cependant, le TSA se caractérise principalement par la diade autistique, qui comprend une altération de la communication et des interactions sociales et la présence de comportements répétitifs et d’intérêts restreints, ajoute le psychologue.
Reconnaître les premiers signes de l’autisme
Les premiers signes de l’autisme peuvent se manifester durant les premiers mois de vie, mais ils sont souvent subtils et ne permettent pas de poser un diagnostic définitif. « C’est vers l’âge de 18 mois que le diagnostic peut être posé« , précise le spécialiste.
Il est important de noter que chaque enfant est différent et que l’âge d’apparition des signes peut varier. Si plusieurs symptômes sont constatés chez un enfant en bas âge, il est recommandé de consulter un professionnel de santé.
Les symptômes de l’autisme chez le jeune enfant
Parmi les signes qui peuvent être observés dès les premiers mois de vie, on retrouve :
– L’absence ou l’altération du contact oculaire : l’enfant évite le regard ou ne regarde pas dans les yeux.
– L’absence d’attention conjointe : l’enfant ne vérifie pas si l’adulte regarde le même objet que lui, explique le psychologue.
– L’évitement du contact physique : l’enfant pleure lorsqu’il est pris dans les bras d’un adulte.
– L’absence de pointage : l’enfant ne pointe pas du doigt pour montrer quelque chose.
– L’absence de babillage à 12 mois.
– L’absence de sourire social, qui apparaît généralement dès 3-4 mois.
– L’absence de réponse à son prénom malgré une audition normale.
– Le manque d’ajustement postural : « l’enfant est soit très mou, soit très raide », indique Rainaldo Fourn.
Identifier l’autisme léger chez le bébé
Pour détecter l’autisme léger, également appelé trouble du spectre autistique (TSA) de niveau 1, il faut être très attentif à certains comportements du bébé. L’autisme léger se caractérise principalement par un désintérêt pour les personnes ou une indifférence au monde extérieur.
Des comportements répétitifs, des intérêts limités ou un jeu solitaire peuvent être des signes d’autisme léger. Cependant, la présence isolée de l’un de ces signes ne suffit pas à poser un diagnostic d’autisme. De plus, les signes d’autisme léger peuvent varier considérablement d’une personne à l’autre. Il est donc crucial d’adopter une approche individualisée, avec l’aide d’une équipe pluridisciplinaire comprenant le médecin traitant et un psychologue.
Procédure de dépistage et de diagnostic de l’autisme
Le diagnostic de l’autisme repose sur l’évaluation de différents signes d’alerte et de comportements spécifiques de l’enfant.
En France, il existe des Centres de diagnostic de l’autisme (CRA) qui sont habilités à recevoir des enfants pour diagnostiquer les TSA, rappelle Rainaldo Fourn. Ces centres disposent de plusieurs outils de dépistage et d’évaluation, tels que le CHAT (Check-list for Autism in Toddlers) et le M-CHAT (Modified Check-list for Autism in Toddlers), des questionnaires spécifiques pour détecter l’autisme chez les jeunes enfants.
Un autre outil, l’ADOS-2, permet d’évaluer la communication, l’interaction sociale et le jeu chez le jeune enfant, ajoute le psychologue.
Le processus complet de diagnostic, qui permet de donner un diagnostic fiable et un degré d’atteinte (léger, modéré ou sévère), nécessite une approche pluridisciplinaire avec des évaluations orthophoniques, psycho-cognitives, sensorielles et du développement psychomoteur. En général, le diagnostic peut être établi entre 18 mois et 2 ans.
« Un diagnostic précoce est important car plus un enfant est jeune, plus sa plasticité cérébrale est grande« , souligne le psychologue. Une prise en charge rapide permet à l’enfant d’acquérir davantage de compétences qui lui font défaut en raison de son trouble.
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