Comment déterminer si mon enfant doit prendre du poids (retard de croissance…) ?

La courbe de croissance, qu’elle soit pour une fille ou un garçon, constitue le principal indicateur à prendre en compte chez l’enfant. En France, les références sont les courbes actualisées du carnet de santé en 2023, qui sont assez similaires à celles de l’OMS. Le Dr Aymene Kebaili, pédiatre, nous explique que l’essentiel n’est pas d’être sur la courbe la plus haute ou la plus basse, mais plutôt de rester sur la même courbe. Un changement de courbe peut signifier la présence d’une maladie. En termes de perte de poids, ce qui importe est le pourcentage de perte en fonction du temps : une perte de poids ≥ 5 % en 1 mois ou ≥ 10 % en 6 mois est notable. Cette perte de poids sera généralement visible sur la courbe de croissance.

Pourquoi mon enfant ne gagne-t-il pas de poids ? (Causes : bébé prématuré, grossesse à risque, circonstances d’accouchement…)

Les causes de la non-prise de poids peuvent être nombreuses et varient en fonction de l’âge.

Chez un nouveau-né, on examinera les facteurs liés à la grossesse (tabagisme maternel, maladie pendant la grossesse, pathologie du placenta, prématurité) et ceux liés à l’enfant : principalement des causes malformatives et infectieuses, en particulier le CytoMégaloVirus (CMV). Pour un enfant plus âgé, concernant le retard de croissance, il est important de déterminer si ce retard concerne uniquement le poids ou également la taille, car cela peut indiquer différentes pathologies.

Le Dr Aymene Kebaili ajoute que la plupart des maladies chroniques non traitées peuvent également entraîner un retard de croissance. Par exemple, un asthme mal contrôlé peut provoquer une perte de poids.

Un retard de croissance prédominant sur le poids peut indiquer une dénutrition due à un apport insuffisant. Il est important de noter que des troubles dans la relation parents/enfants ou une maltraitance peuvent aussi entraîner un retard de croissance prédominant sur le poids. Pour le retard de croissance prédominant sur la taille, il est nécessaire d’exclure des maladies endocriniennes telles que l’hypothyroïdie ou le déficit en hormone de croissance, mais aussi des pathologies plus graves comme une tumeur cérébrale. Certaines maladies génétiques peuvent également être à l’origine de ce type de retard de croissance.

Quels sont les dangers d’un poids insuffisant chez un enfant ?

Selon le Dr Aymene Kebaili, à moins de cas exceptionnels de dénutrition extrêmement sévère nécessitant une hospitalisation pour réalimentation et réhydratation, les risques sont surtout liés à la cause du problème de poids. La perte de poids doit être interprétée comme un symptôme d’une maladie sous-jacente. Par ailleurs, une perte de poids chronique peut avoir un impact sur la croissance staturale, empêchant l’enfant d’atteindre sa taille cible.

Problème de poids, quand faut-il consulter un médecin pour son enfant ?

En plus des visites médicales régulières, si vous observez un changement soudain dans le comportement alimentaire de votre enfant, il est recommandé de consulter son médecin pour vous assurer qu’il ne souffre pas de problème de nutrition ou de santé.

Prise de poids : comment soutenir son enfant ?

Il est essentiel de veiller à ce que votre enfant ait une alimentation équilibrée. Si nécessaire, votre médecin pourra prescrire un régime adapté. Le Dr Aymene Kebaili précise qu’il peut arriver que l’on recommande aux familles d' »enrichir » les repas de l’enfant, en ajoutant des sources de matières grasses (huiles, beurre) et/ou des glucides. Cependant, cela doit toujours être fait sous surveillance et après avoir éliminé les différentes causes de perte de poids.

Quel est l’aliment qui favorise le plus la croissance d’un enfant ?

Le pédiatre affirme qu’aucun aliment spécifique ne favorise la croissance. La recommandation principale est d’adopter une alimentation équilibrée.

Dois-je donner un complément alimentaire à mon enfant ?

Selon le Dr Aymene Kebaili, il n’est pas nécessaire pour un enfant de prendre des compléments alimentaires, dont l’efficacité reste encore à démontrer, ni de médicaments « stimulant l’appétit », ce qui est une demande fréquente de nombreuses familles.