Comprendre le flapping : Qu’est-ce que c’est?

par | Mai 14, 2024 | Nourisson | 0 commentaires

Qu’est-ce que le flapping ?

Qu’est-ce que le ‘hand flapping’ ou ‘flapping des mains’ ?

Le ‘flapping’ ou ‘hand flapping’ est un terme anglais qui se traduit littéralement par ‘battement’ ou ‘battement des mains’.

Selon Aurélien D’Ignazio, un psychomotricien spécialisé dans les troubles du spectre de l’autisme, ce terme désigne un comportement spécifique des enfants qui ressemble à un petit oiseau qui bat des ailes. Plus précisément, il s’agit de mouvements répétitifs d’avant en arrière avec les avant-bras.

Bien que le flapping soit surtout observé chez les enfants, il peut également être présent chez certains adultes, notamment dans des cas d’autisme, de troubles psychiatriques ou de polyhandicap.

Qu’est-ce que l’astérixis ou le ‘flapping tremor’ ? Quelles sont les différences ?

L’astérixis peut visuellement ressembler au flapping, mais il s’agit de deux manifestations aux causes très différentes.

« L’astérixis est un signe clinique qui découle d’une affection neurologique spécifique (souvent des encéphalopathies) », explique le psychomotricien. Dans ces cas précis, il se manifeste comme un trouble du mouvement, involontaire et discret, qui est plus apparenté à une secousse musculaire ou un tremblement.

L’astérixis est donc un trouble neurologique, résultant d’une atteinte du système nerveux central ou de la moelle épinière.

Jusqu’à quel âge le flapping est-il considéré comme normal ?

Les comportements moteurs répétitifs, comme le flapping, mais aussi les balancements ou autres ‘rythmies’ d’endormissement, peuvent être observés dans le développement typique de l’enfant entre un et quatre ans et ont alors une fonction d’apaisement et de réassurance.

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« Il peut arriver à de jeunes enfants entre 1 et 4 ans maximum, de ‘flapper’, dans l’écrasante majorité des cas lorsqu’ils sont contents et de façon sporadique. Plus l’âge avance, plus l’enfant exprime verbalement ce qu’il ressent et moins son corps ‘déborde’. Si cette manifestation demeure isolée et tend à s’estomper avec le temps, il n’y a alors pas de quoi suspecter de l’autisme », précise le psychomotricien.

Pourquoi les enfants autistes font-ils du flapping ?

Un des critères diagnostiques du champ de l’autisme, mentionnés dans le DSM-5 (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux) concerne le caractère restreint et répétitif des comportements, aussi appelés ‘stéréotypies‘, ‘autostimulations’ ou ‘stimming’.

Cependant, le hand flapping à lui seul ne suffit pas pour évoquer un autisme. Ce signe peut être associé à d’autres signes tels qu’un retard de langage, d’autres stéréotypies motrices comme un balancement du corps ou des rotations de la tête, des centres d’intérêt spécifiques ou encore des difficultés d’interactions sociales.

« Chez une personne autiste, ce comportement peut permettre de satisfaire une recherche de sensations en provenance du corps ou plus simplement un moyen de réguler un état émotionnel, qu’il soit positif ou négatif. Le flapping n’est pas un trouble en soi, mais une façon particulière d’utiliser son corps à un moment précis », explique Aurélien d’Ignazio.

« Si l’on se fie aux témoignages des personnes autistes, qui sont probablement les mieux placées pour en parler, c’est un comportement plutôt stabilisateur et agréable », ajoute le spécialiste.

Comment arrêter le flapping ? Quel traitement ?

Le ‘hand flapping’, bien que différent de la ‘norme’, n’est pas un trouble qui nécessite d’être corrigé. « Il faut plutôt le voir comme une indication importante sur le vécu de la personne avec autisme et le reflet de son état interne du moment : traduit-il un inconfort ? une satisfaction vive ? une anxiété ou un stress ? », explique le psychomotricien.

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Il ne pose pas de problème qu’un enfant ‘flappe’, surtout s’il est très jeune. « En revanche, il peut être nécessaire de l’expliquer à l’entourage afin que l’enfant ne soit pas discriminé par ses attitudes inhabituelles », insiste Aurélien D’Ignazio.

Si ces types de comportements répétitifs deviennent très fréquents, au point de nuire à la concentration de l’enfant sur une tâche en cours, il peut être nécessaire de mettre en place certaines choses avec lui et autour de lui.

On peut tout d’abord apprendre à identifier les facteurs déclencheurs du flapping, qui peuvent être, selon les cas, des situations stressantes, des émotions intenses ou une réactivité atypique à certains stimuli sensoriels. Une fois les manifestations de flapping anticipées, on peut proposer à l’enfant des activités sensorielles, ou encore des objets de substitution pour occuper ses mains, comme des jouets à manipuler, des couvertures lestées ou encore des fidgets, qui pourront l’aider à répondre à ses besoins sensoriels. « On peut également adapter l’aménagement et la structuration de son environnement afin de le rendre le plus prévisible et attractif possible. Nous veillerons également à éviter le risque de surcharge sensorielle », suggère le psychomotricien.

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Marion Berge

Auteur

Diplômée d'une école reconnue d'ostéopathie, Marion Berge est une praticienne chevronnée qui allie une connaissance approfondie de la médecine ostéopathique à une passion inébranlable pour le bien-être de ses patients. Avec plusieurs années d'expérience, Marion a développé une approche holistique de l'ostéopathie, s'intéressant non seulement aux symptômes physiques mais aussi aux facteurs émotionnels et environnementaux qui peuvent affecter la santé globale.

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